jeudi 28 janvier 2010

// THE JESUS LIZARD - Liar


  
Sortie le 10 octobre 1992
sur Touch And Go Records


« Quoi ? C’est du bruit ! Le gars chante mal ? Il a une voix de bourré ? Et alors ! En quoi ca t’emmerde ?! Moi, j’aime bien en tout cas. Toi nan ? eh ben casse-toi. »

The Jesus Lizard; ca dérange et quand je dis ca dérange, c’est que ca dérange VRAIMENT.
Aaah, il ne rigole plus le jeune grungy de base, jamais sortie de Smells Like Teen Spirit et Where Is My Mind ! Allez va ranger ta chemise à carreaux chez tonton et viens plutôt te faire coincer les deux noisettes qui te servent de couilles entre les dents du David Yow.
Le groupe américain ne s’est jamais cassé le cul pour les noms d’albums, et il a bien raison de faire toujours des titres de disques comportant quatre lettres. Le joli nom de celui-ci est Liar, et c’est la meilleure galette de Jesus Lizard selon moi.
Une pure barbarie rock/punk aux accents blues (le côté Denison), doublée d’une folie schizophrénique (le côté Yow), le tout produit par Steve Albini, le maître des productions du rock underground et alternatif aux USA.
Ca envoie brutal dès le début avec Blockbuster, suivi du génial Gladiator et son martèlement de riff lourd, régulier et entraînant jusqu’à l’explosion, et ce The Art Of Self-Defense qui ne lâche pas l’affaire.
Si Slaveship vous fout la gerbe, c’est bien normal, le but est de faire tanguer l’auditeur en le faisant ramer dans les flots de bières ingurgités par Yow. Puss reprend en force avec son « Get Her Out Of The Truck » accrocheur sur les refrains. Ce morceau fera partie d’un split l’année suivante avec Nirvana, intitulé Puss/Oh, The Guilt, et sera la seule chanson du disque avec un clip, qui montre un homme se faisant soudé sur une chaise ( voir plus bas. ).
La suite de l’album nous amène sur des parties plus torturés et sinueuses ( Whirl ; Perk ; Zachariah ) mais sans perdre de son énergie punk ( Rope et Dancing Naked Ladies ).
Mais très franchement, si les Jesus Lizard passent souvent pour des crétins, on ne peut nier le fait que les musiciens gèrent leurs trucs et ils peuvent se permettre de donner de la leçon à pas mal d’autres.

4/5





Quand on sait que la chaîne MTV a refusé de passer ce clip...Nous, on va pas se gêner et sérieux là-dedans, je vois pas ce qui choque !


La Floche

mercredi 27 janvier 2010

// CONTROL de Anton Corbijn

Sortie le 5 octobre 2007

Control est fidèle à l’histoire de Joy Division, et à la vie tragique de Ian Curtis, leader malheureux du groupe de Manchester.

Le réalisateur hollandais Anton Corbijn nous replonge à la fin des années 70, dans cette Angleterre des mines et du Tatchérisme, avec l’aide d’une pléaïde d’acteurs talentueux qui ont mis sur toile l’histoire d’un groupe novateur et dérangeant .
Ce long-métrage biographique est en noir et blanc pour mieux s’adapter à l’époque, et il est quelque part normal qu’il en soit ainsi, car l’univers de Joy Division ne relève moralement et musicalement pas de la joie (il est quand même rare de trouver des artworks du groupe autres qu’en noir et blanc…).
Le scénario a été adapté à partir de nombreux témoignages comme celui de Tony Wilson, mais surtout des mémoires Touching From A Distance écrites en 1995 par la veuve de Ian, Deborah Curtis, qui fût pour l’occasion co-productrice de Control.
Le rôle du chanteur de Joy Division est tenu par Sam Riley, très convaincant à l’écran, tout comme Samantha Morton, jouant Deborah.
Du lycée jusqu’à sa pendaison, cette œuvre permet de mieux se rendre compte du désarroi où s’était enfoncé un Curtis rongé entre sa notoriété artistique, sa liaison extra-conjugale avec Annik, sa santé fragile et sa vie de famille programmée à l’emmerde absolue.
Le film possède également l’atout de présenter soigneusement à peu près les cinq dernières années de la vie du frontman anglais en seulement deux heures, et ce, en passant habilement d’un moment clé à un autre sans dérouter le spectateur par un mauvais décalage temporel.
Les représentations des performances scéniques du groupe sont impressionnantes de justesse, avec notamment cette danse frénétique du papillon crevé de Curtis qui n’a pas été laissée pour compte. Les postures et mimiques des musiciens de l’époque, ont été fidèlement reproduites ce qui permet d’apprécier à leurs justes valeurs des chansons cultes comme Leaders Of Men, Digital, Dead Souls (avec cette crise d’épilepsie soudaine), ou ce Transmission sur le plateau TV de Tony Wilson…
Control se termine sur la note dramatique du suicide de Ian, dont le corps pendu au plafond de sa cuisine est retrouvé avec horreur par Deborah, rentrant quelques heures plus tard. La chanson Atmosphere capte l’intensité du désarroi vécu à ce moment-là par sa femme et l’on assiste au rejet des cendres de son défunt mari dans le ciel de Macclesfield par la cheminée du crématorium.
Un chef-d’œuvre très prenant, pas uniquement réservé aux fans.


Le DVD possède en plus des bonus dont les commentaires du réalisateur et des proches de Joy Division.


La Floche

5/5

samedi 23 janvier 2010

// BINAIRE - Live Report aux Passagers Du Zinc, Besançon (21/01/10)

Voilà un nom de groupe totalement adapté que l‘on ne peut réfuter: Binaire, soit 2 types venus tout droit de Marseille, pour envoyer du pur punk industriel minimaliste avec leurs guitares, pédales d’effets, samples, machines et boites à rythmes.
Etant l'unique artiste de la soirée sous la voute souterraine du Passager Du Zinc, le duo nous fait revisiter ses 2 anciens disques Filth Abhors Filth et Bête noire, ainsi que sa dernière sortie Idole. Et pour l’occasion, on peut vraiment dire que Binaire est loin de se foutre de notre tronche car pour 8€: show + vinyle + CD ! Voilà un groupe aux aspirations sincères.
Et la formation se permet en plus d’envoyer la purée ce soir là, à grands renforts d’accords noisy sur des rafales de beats musclées et superposés où s’affrontent les coups de gueules de nos 2 marseillais. Alternance de riffs vigoureux et de montées indus oppressantes: Y’a du potentiel et de quoi convaincre !
Donc Binaire, retenez bien, parce qu’ils sillonnent l’Europe depuis un bon bout de temps et méritent amplement une ferme attention.


La Floche

jeudi 14 janvier 2010

// Un député Rock N'Roll à l'assemblée.

Vu que la loi sulfureuse HADOPI fait toujours et encore parler d'elle (un peu moins quand même ces derniers temps), j'ai jugé bon de faire un petit retour sur un député Rock N'Roll du PS : Monsieur Patrick Roy (non, il ne s'agit pas du présentateur d'une famille en or) qui avait fait un petit buzz il n'y a pas si longtemps que ça (en avril 2009 il me semble).



C'est toujours sympa à regarder (ou à découvrir pour certains) et quelque chose me dit que ce député n'avait pas forcément tort. Viol Auditif ne fait pas de politique, mais pourquoi laisser des ministres parler de ce qu'ils ne conaissent pas ? Le téléchargement développe une scène alternative et fait connaitre des groupes qui n'auraient peut être pas eu cette chance sans internet. Force est de constater, que ce point de vue là est encore maintenant peu entendu, car aujourd'hui encore, rien n'a bougé pour la musique extrême (ou dites plus "underground") et c'est bien dommage. En attendant, on se marre en voyant un député qui cite Rock Hard (on aurait préféré Noise) et des groupes comme Gojira, Mastodon à l'assemblée... d'autant plus que le bonhomme a l'air carrément de connaitre son sujet!

Pour ceux qui veulent un peu creuser le truc, voici ci dessous une vidéo (assez longue) de son premier passage à l'assemblée, il traitait de la loi DADVSI: http://www.youtube.com/watch?v=Sp6XYKhwSOc .


Monsieur J

mardi 12 janvier 2010

// KAMCHATKA, KYLESA, CLUTCH - Live Report au Lido, Berlin (11/11/09)


(la Floche) Cela fait 3 jours que Monsieur J et moi, usons nos godasses dans tout Berlin, de Kurfurstendamm à Alexander Platz, en passant par la célèbre porte de Brandebourg et ses festivités des 20 ans de la chute du Mur qui divisa la ville de 1961 à 1989 (on s’est d’ailleurs coltinés le beau Jon Bon Jovi, mais on va éviter le live report sur ça…).
Puis on est tombé dans ce quartier de Kreuzberg et ses obscures salles de concerts, ses bars enfumés, ses boutiques de fringues, de Cds et 33 tours dérangeants où se côtoient Jesus Lizard, Joy Division ou Cult Of Luna au milieu de la scène nationale souterraine punk et électro. On est bien loin du Berlin touristique, mais c’est très oxygénant !

(Monsieur J) Et donc en cette journée de 11 novembre, le monde commémore l’armistice de la 1ère guerre mondiale, mais ce soir-là, dans la salle de concert du Lido, pas d’armistice ! Kamchatka, Kylesa et Clutch vont sonner le glas. Vous ne vous y trompez pas, c'est bien une affiche de malade dans une salle que l'on a découvert pour la peine comme des bons vieux touristes! Faut pas nous en vouloir: pendant que certains font les musées, nous on prefère allez voir des bûcherons. Et bien nous en a pris, puisque malgré le coût de l'entrée un peu excessif (quoique quand on aime...), les premiers puristes allemand commencent à affluer devant un Kamchatka qui commence assez tôt en fin de compte.
Pour ma part et pour la floche, c'est un peu le "grand inconnu" (ou presque) de cette soirée. J'avais en effet eu l'occasion d'écouter leur CD en 2/2 avant de partir sans rien trop savoir de ce groupe. Enfin... nous savions juste que c'était un trio rock qui nous vient du pays de tonton Ikéa. Soite, ces 3 suédois là ne sont pas venus ici pour nous vendre des canapés ou des chaises longues et compte bien nous le prouver. Le concert démarre devant un public assis (la digestion sûrement) mais attentif.
Au final, leur set est plutôt court (première partie oblige) mais sympathique, ces 3 gaillards jouent bien et sont content d'être là. Le bassiste est particulièrement habile, et chante d'une manière très "Led Zeppienne", j'apprécie. C'est propre, carré mais même si la découverte est plutôt bonne nous aurions aimé justement être un peu plus surpris. L'influence majeure de ces Kamchatka est Led Zeppelin (les seventies en général) et cela s'entend d'une manière un peu trop flagrante. En effet, le trio a un sacré potentiel mais se contente de nous faire une recette peut être un peu trop"déjà entendu"(la voix à la Robert Plant, les solos bluesly à la Page et les échappés facon Bonham)... Dommage, on aurait aimer une plus importante prise de risque malgré deux/trois musiques au petit côté stoner pas dégueux qui sont bien sympathiques . A écouter malgré tout.


(La Floche) Le temps d'aller se fumer une clope et d'engager un débat hautement instructif sur la chute du mur de Berlin; Kylesa sonne la charge et laissera personnes indemnes.
Ce qui surprend le plus dans le combo de Savannah, c’est cette force dégagée, cette puissance et rondeur du son qui donnent un show aussi dévastateur qu’un bombardement d’obus.
Morceaux du Time Will Fuse Its Worth et du Static Tensions se succèdent et s’entrechoquent: Only One ; Where The Horizon Unfolds ; Running Red ; Scapegoat ; To Walk Alone ;… Laura Pleasant hurle de façon libératrice (la voix du guitariste Philip Cope est par contre moins agressive, dommage.), le bassiste se déchaîne comme il le faut même si il semblait toutefois assez remonté contre quelques couilles dans le son…Changement par contre au niveau des batteurs, un des deux a été remplacé (est-ce temporaire ?…), et le nouveau arrivé n’est pas là pour se fendre la gueule; il bastonne ses fûts comme un taré, et enchaîne les roulements avec son compère de manière impressionnante (le temps de remettre sa mèche sur le côté).
Ça fait en tout cas bien plaisir de se prendre aussi brutalement les compos sludge-métal de ces 5 sudistes en pleine gueule, car Static Tensions demeure jusqu’à présent pour Monsieur J et moi, le meilleur skeud sortit en 2009.
Le set est conclut par l’excellent Hollow Severer, et le groupe ressort de scène aussi vite qu’il est arrivé, afin de laissé la place à la tête d’affiche de la soirée: Clutch et son bon petit stoner de bûcherons.

(Monsieur J) On ne s'y est pas trompé, le public est venu ce soir essentiellement pour Clutch. Le nombre de pull à l'effigie du groupe est ahurissant et c'est au milieu d'un par-terre de routiers germanique que le concert débute. En effet, il est bien difficile de se faufiler pour avoir une bonne place, il est 11 h 30 et la salle est carrément pleine...C'est donc tout au fond que nous assisterons au show, avec l'impossibilité pour nous de prendre des photos potables de là où nous sommes. Tant pis.
Neil Fallon et sa bande débarquent, habillés comme des Monsieur tout-le-monde (dans un monde où l'imagerie dans la musique est devenu importante, ça fait du bien à voir) , bien décidés à nous foutre une callote made in USA.
Rapidement premier constat c'est du stoner comme on l'aime et dès les premières chansons Neil Fallon est franchement en forme. En effet, c'est lui qui assure le show derrière son micro et qui enchaine de nombreuses mimiques (en plus d'avoir une voix carrément excellente). Je sais pas si ce mec est comme ça à tout ses concerts mais ça doit bien être difficile de tenir le coup, vu tout ce qu'il dégage comme énergie et comme sympathie (Note: des australiens nous confirmerons ensuite que le barbu est belle et bien comme ça à chaque show) En écoutant les albums j'avais carrément négligé le fait que c'était un peu le chef d'orchestre de cette formation. Les musiciens, bien que très bons sont en effet éclipsés et se contentent de jouer la plupart du temps les tubes du groupe; The Soapmakers, The Mob goes wild, Open Up the border...etc devant des fans comblés . Y'a pas besoin de faire de topo, c'est très bon, Clutch tourne depuis une paire d'année et c'est là que ce ressent l'expérience: au moment de fouler la scène.
Malheureusement pour la Floche et moi, les 3 jours de marche très intensives se font vite ressentir. Après la déferlante Kylesa, il est bien dur de tenir debout: avec regret nous passerons donc une bonne partie du concert assis au coin fumeur à essayer de faire passer les crampes. Damned! Nous avons quand même pu profiter de la fin du show avec une version de Electric Worry carrément énorme. En effet, le groupe nous joue surtout les chansons des derniers albums... on aurait vraiment aimer entendre un peu plus les ziks du premier mais on va pas trop être exigeant! Après quelques rappels (!) ,la soirée se termine, l'occasion pour nous de reprendre nos baroudages et faire un petit tour par la case "Distro".

Un bien bon concert, dans une bien belle ville.

Monsieur J et la Floche

// MINISTRY - Adios...Puta Madres

Tournée d’adieu pour Jourgensen et sa bande, ce dernier DVD live de Ministry conclut une aventure entamée il y a bien longtemps, en 1981.
Ce Adios…Puta Madres est essentiellement axé sur les morceaux tirés des albums de la croisade anti-Bush des années 2000 ( Houses Of The Molé ; Rio Grande Blood et The Last Sucker ), le groupe sort l’artillerie lourde et envoie la sauce comme il se doit. Ca joue vite, ca joue fort, y’a aucun temps mort.
Des énormes grilles sont placées sur le devant de la scène, comme au bon vieux temps. Un bon vieux temps que l’on peut néanmoins regretté, car même si ce DVD est d’une très grande qualité, les chansons jouées et les nouveaux musiciens qui entourent Jourgensen donnent parfois l’impression que le concert est une prestation de métal banale, alors que Ministry possédait vraiment une personnalité hors-norme auparavant.
Heureusement, la fin de ce Ministry’s Final World Tour fait une petite piqure de rappel avec 2 morceaux de Psalm 69 ( N.W.O. et Just One Fix ) et 2 autres du A Mind Is A Terrible Thing To Taste ( Thieves et So What ), qui témoignent de la hargne industriel schizophrénique de l’époque.
Les musiciens prennent de plus leur pied à les jouer, comme ils l’expliquent dans le 2ème CD de ce Adios…Puta Madres, où l’on peut y découvrir des interviews intéressantes, la découverte du studio de Jourgensen près de El Paso, la préparation de cette dernière tournée,…
Ce DVD de Ministry est donc bien ficelé mais il est clair que les fans de la dernière heure sauront mieux l’apprécier. Et puis bon, pour ceux qui veulent découvrir le groupe à sa meilleure période, chopez vous le Sphinctour !

Gracias por todo tio Al, y adios…


La Floche

3/5
Année: 2009
Genre: Métal-Industriel
A regarder: Let’s Go ; The Last Sucker ; Lies Lies Lies ; Rio Grande Blood ; So What ; N.W.O. ; Just One Fix ; Thieves.