mardi 30 avril 2013

// DEAD - Interview (2013)

 

On sait globalement peu de chose sur DEAD, projet "rescapé" du néant. Juste que la qualité du 1er EP "Transmissions" nous a littéralement sautée au visage, nous donnant l'envie inhérente d'en savoir plus. Officiant dans une musique industrielle chamanique, le trio puise aussi bien du côté des A Place To Bury Stangers que de The Soft Moon, groupe avec lequel ils ont partagés très récemment l'affiche. Après un court échange de mail; Brice et Berne Evol respectivement guitariste et chanteur du groupe, ont gentiment répondus à nos interrogations.

VIOL AUDITIF: Pouvez vous nous expliquer qu'est-ce que DEAD? Le concept, les horizons musicaux de chaque membre... Est-ce un side project, ou êtes vous uniquement impliqué dans DEAD ?

Brice (guitare): C’est assez compliqué. Le projet date de plus de deux ans, comme l’EP d’ailleurs. On l’avait oublié puis on a tout balancé sur Facebook en Novembre dernier. DEAD renaît, on va dire. DEAD c’est donc un projet Noise/Industriel où on mélange un peu tous nos influences étant donné qu’on a des âges complètement différents, ce qui donne un résultat assez hybride, j’aime bien. D’ailleurs, on nous dit souvent que notre son se rapproche assez de Nine Inch Nail ce qui est plutôt drôle car je t’avoue qu’on n’a jamais écouté ce genre de musique, et je t’avoue que je n’assume pas trop ce côté là. C’est sans doute le côté indus de notre son. Pour ma part, je suis plutôt fan de shoegaze, post punk et noise et pour tout te dire j’adore les A Place To Bury Strangers. On peut dire que DEAD est un side project mais pas que. Bernard (Machine) joue aussi dans Maria False & Darcy et j’ai aussi un autre groupe avec le chanteur des Maria False: future.

Berne Evol (chant) : Personnellement je n’ai pas d’autres projets musicaux à côté, ce qui fait que pour moi DEAD n’est pas un side project, mais je comprends ce que Brice veut dire…. DEAD n’a failli pas voir le jour, c’est un projet rescapé en somme ! D’ailleurs side project ou pas il faudra dorénavant compter sur nous car nous ne sommes pas prêts d’arrêter et nous avons une faim de live qui n’égale que son contentement ! En ce qui concerne les influences, il y’en a effectivement beaucoup (nous écoutons tous beaucoup de musique) mais DEAD a un son bien à lui et il serait compliqué de dire que çà ressemble à ci ou ca….En ce qui me concerne j’arrive des 90’s, j’ai été bercé par Sonic Youth, PJ Harvey, Dinosaur jr, Pavement ….

Vous avez sorti en novembre votre 1er EP "Transmissions", peut on voir là un clin d'oeil à Joy Division? Plus loin, quels sont les "entités" qui vous inspire (Groupes musicaux, livres, film...)?

Brice : Pas du tout. On aimait juste la sonorité de ce mot. Et puis, l’EP en soit transmet quelque chose de nouveau en terme de son et d’esthétisme. Après on aime ou on aime pas.

Berne Evol : Dans les références littéraires il y’a William Burroughs qui pour ma part à pas mal marqué mon univers artistique…. Il y’a des bouquins comme « The Naked Lunch » ou « Junkie » desquels on se remet pas. Niveau cinéma j’aime beaucoup Lynch mais c’est quelque chose qu’on a pas le droit de dire aujourd’hui….Ca fait trop surfait ! (rires)

J'ai vu que vous aviez partager l'affiche avec l'excellent groupe THE SOFT MOON. On peut voir des similitudes avec DEAD: le caractère hypnotique de votre boite à rythme et des machines, donnent un aspect assez tribal à votre musique . Est-ce une façon d'amener l'auditeur vers une forme de trans?

Brice : Ce concert en première partie des Soft Moon était plus qu’inattendu. Quand on a commencé à jouer avec Berne, on a tout de suite accroché avec leur premier album sorti en 2010. Donc autant te dire que pour un premier concert c’était vraiment bien. C’est vrai que DEAD est assez hypnotique, voir limite dansant...

Berne Evol :
Effectivement nous sommes très contents d’avoir été remarqué pour cette première partie !

Comment se passe le processus de composition? La musique électronique vous permet t-elle de composer à distance? Ou êtes-vous au contraire restés sur un mode très traditionnel: c'est à dire  les trois séquestrés dans une salle de répète?

Brice : En ce qui concerne le processus de composition, chacun amène sa touche perso. Vu qu’on est séparé géographiquement on compose tout à distance, mais c’était aussi le cas donc ça ne change pas grand chose. Généralement, je compose quelques idées que j’envoie à Berne et Bernard. De son côté Berne bosse ses paroles et Bernard, revisite le son en y ajoutant des machines, en re-bossant le son et en restructurant un peu.

Vous avez élaboré un clip vidéo pour la chanson No Place For Us. La symbolique du rouge m'a particulièrement interpellé, que représente t-elle exactement? Son utilisation me fait penser à celle de Frank Miller dans Sin City...

Berne Evol : Le clip « No place for us» parle de domination Alpha Omega, de sexe, de frustration, d’amours gâchés, de convoitises, de tromperies , d’attentes et de deception…. Bref tout un blah blah qui tourne autour de l'insatisfaction en somme. Le rouge étant la couleur de la passion, de la violence et de l’amour, il était essentiel de l’incruster dans l’univers sombre de ce clip...

Dernière question, quels sont vos projet pour le futur? Album ? Tournée?

Brice : Prochainement on va jouer aux "Bars in Rennes" le 30 Mai prochain au Bar Hic’ avec Maria False. On a aussi une date de prévue en Juin à Glasgow pour le Glasgow Psych Fest et en Juillet on part jouer dans un festival à Vilnius en Lituanie. Donc pas mal de voyages mais c’est cool on aime ça. On bosse aussi sur le deuxième EP qui devrait sortir à la rentrée Septembre ou un peu après.

Merci à vous d'avoir pris le temps de répondre à nos questions, on vous souhaite une bonne continuation pour la suite...

Pour découvrir le groupe, le 1er EP "Transmissions" est en écoute intégrale sur leur bandcamp: http://dead-band.bandcamp.com/. Vous pouvez également contacter le groupe pour télécharger gratuitement l'EP à l'adresse deadband.press@gmail.com. Enjoy !



GG Allin

mercredi 17 avril 2013

// WATERTANK - Sleepwalk


Sorti en avril 2013 sur Solar Flare Records

Nouvel album qui fête les 10 ans de ce combo nantais ayant tourné avec Kylesa, The Ocean, Capricorns, Lair of The Minotaur et j’en passe… Sleepwalk  envoie une purée à la fois heavy et mélodique dont on accueille à bras ouverts l’énergie power-pop en même temps que les premières chaleurs printanières sur l’Hexagone (pas trop tôt me direz-vous !).
Ici c’est d’une flagrante évidence immanquable et inévitable : On pense clairement à Torche en insérant la galette (Giant Heads, Ants In Suits, Sleepwalk, Sharp Beaks Strike Back…). Ca saute aux oreilles comme Proust qui ressent l’enfance en gobant ses madeleines. Mais si ce cher Marcel prenait malgré tout plaisir à les re-bouffer ses putains de madeleines ; et bien il y va de notre même gaieté à écouter Watertank. Car il faut bien admettre qu’on a ici affaire au gros son impeccable d’un groupe aux influences metal/punk/pop/noise bien digérées, au style joyeusement décomplexé, qui en dehors de Torche rappelle aussi bien l’efficacité tubesque d’un Quicksand, Helmet ou d’un Baroness. Alors comment ne pas apprécier ces riffs abrasifs d’un groove imparable qui surgissent tout au long de la galette (Where It All Begins, Pro Crook, le « Portobellonesque » Fear Over The City…). Holy Tranquilizer emprunterait d’ailleurs presque  aux relents mid-tempo hardcore de Sofy Major (écurie Solar Flare également) tant l’ambiance se fait plus oppressante et la voix plus glaireuse, tandis qu’une subtile conclusion est donnée avec le prog-rock aérien Six Days, tout en aisance et en liberté. Chapeau Messieurs !          -La Floche-


Contacts:
- WATERTANK: http://butterwitch.bandcamp.com/  -  butterwitch@netcourrier.com
- SOLAR FLARE RECORDS: http://www.solarflarerds.com/  -  solarflarerds@gmail.com

vendredi 12 avril 2013

// KLONE - The Dreamer's Hideaway

  
Sorti en 2012 sur Klonosphere

L'album metal français de l'année?
Bien loin en tout cas devant le dernier Gojira, pas nul mais laissant déjà entrevoir une baisse d'inspiration et qui a pourtant monopoliser la presse au moment de sa sortie.
De l'inspiration et de la suite dans les idées pour le coup Klone n'en a pas manqué pour son dernier album The Dreamer's Hideaway. Les poitevins feront même taire ceux qui aimaient jusque là les réduire a un banal ersatz français de Tool en déployant un éventail d'influences et d'ambiances incroyablement variés. Empruntant autant au grunge d'Alice In Chains et à la folie de Mastodon qu'a la guitare de Dimebag Darrell - le tout dans un souci de cohérence et de concision bien maitrisé - Klone signe sans doute ici son meilleur album depuis sa formation en 1999, bien plus éloquent que son prédécesseur, Black Days (2010) dont ils n'avaient déjà pas à rougir.
Le groupe a réussit le tour de force de ne garder que l'essentiel de sa musique pour le décliner sur des formats beaucoup plus courts qu'à l'accoutumée (seul Walking On Clouds atteint les 7min) - tout en gagnant encore plus qu'auparavant en richesse et en arrangement – et signe de cette manière une jolie tripotée de pépites indélébiles telle que Rocket Smoke, l'éponyme The Dreamer's Hideaway, Rising et j'en passe qui s'intégrent d'ailleurs a merveille dans les excellents live du groupe (à ne louper sous aucun prétexte, sauf s'il y a conflit avec une date de M.Pokora bien sûr.)
Inutile de chanter les louanges de Florent Marcadet une fois de plus (qui par ailleurs matraque également les fûts pour Hacride depuis peu, Hacride qui nous promet aussi une grosse surprise pour bientôt), en revanche on remarquera la prestation exceptionnelle de Yann Lignier qui a considérablement gagné en confiance et en caractère sur cette nouvelle production.
La production tiens, parlons-en, parce que non-content de signer l'un des meilleurs albums de la scène française actuelle, Klone a aussi sut innover en terme de son en évitant l'écueil bête et méchant du mur de guitare bien métallique sans nuances et en laissant au contraire pleinement respirer sa musique et toutes ses subtilités, à la manière d'un Opeth un peu plus furax et rock. 
Klone a désormais son chef d’œuvre!          -Elie-


lundi 8 avril 2013

// SOUNDGARDEN - King Animal

  
Sorti le 13 novembre 2012 sur Seven Four

On l'attendait plus forcément avec grand espoir ce nouvel album de Soundgarden, surtout après la sortie de cette immonde single pondu (chié ?) par Chris Cornell pour le film The Avengers. Déjà que l'honnêteté d'une reformation peux toujours être mise en doute, surtout chez un groupe comme celui là qui avait splitté suite a de nombreuses tensions internes, mais si en plus c'est pour nous ressortir une parodie des classiques du groupe, alors non.
Une excellente surprise pourtant que ce King Animal qui semble reprendre la carrière du groupe pile là où elle s'était arrêtée en 1996. Synthèse entre les riffs Zeppelinien et Catchy de Superunknown (1994) et les ambiances chiadées de son successeur Down On The Upside (1996), ce nouvel album contient tout ce qui a fait la force du légendaire groupe de Grunge dans les 90's ( à l'exception de ce coté plus sombre et habités à la Badmotorfinger, au regret de certains... ) : composition a la fois intelligentes, parfois étranges, mystérieuses et efficaces aux mélodies de guitare instantanément reconnaissables, aux envolées vocales magnifiques et rageuses (les plus belles de Chris Cornell depuis disons Audioslave ?) et à la section rythmique encore plus pertinente qu'auparavant. On admirera en effet le jeu de Matt Cameron et ses signatures de temps improbables et pourtant dansantes. Matt Cameron qui, entre Pearl Jam, Soundgarden et ses projets personnels a finit par se faire un CV bien plus parlant que n'importe quel Dave Grohl.
Cette cuvée grunge 2012 comporte d'ors-et-déjà son lot de classiques qui s'intégreront a merveille dans les setlist du groupe. On pourrait s'arrêter à la triplette gagnante qui ouvre l'album : Been Away Too Long, Non-State Actor et Them Crooked Steps mais aussi cette magnifique ballade d'extra-terrestre qu'est Taree sans même oublier cette petite échappée punk pied au plancher avec Atttrition. Alors, c'est pas la marque des grands de retours ça ?          -Elie-


mercredi 3 avril 2013

// CLUTCH - Earth Rocker


sorti le 19 mars 2013 sur Weathermaker Music

Un nom d'album avec le mot Rock dedans, c'est sur qu'on a vu plus original. Mais là on parle de Clutch les gars. Sûrement le groupe de stoner le plus coolos et le plus régulier en terme de production depuis maintenant une vingtaine d'années. 
La plupart des groupes qui déclarent vouloir sortir un album plus heavy, nerveux , arguant un retour au source à base de phrases chocs n'offrent souvent que de la poudre aux yeux. Les 4 membres du groupe ont ici l'intelligence et le talent de mettre à exécution ce qu'ils déclarent dans la presse. Earth Rocker tend effectivement plus vers un Blast Tyrant plutôt qu'un Strange Cousins from The West (carrément plus bluesy). 
Le frontman Neil Fallon -qui excelle à nouveau sur cet album- a  indiqué vouloir respecter l'ordre des chansons lorsqu'elles seront joués en festival. L'album a  donc été pensé de cette façon en termes de production, gagnant en concision. Et c'est vrai que certains morceaux sont des futurs hits sur scène. Pour les citer: Earth Rocker et son refrain ravageur, Crucial Velocity, The face, Dc Sound Attack (l'harmonica !), la ballade spoken word Gone Cold, Oh Isabella...C'est direct, dans la pure veine des premiers. Une très bonne cuvée qui ne fait qu'accroitre tout le respect que l'on porte déjà pour le groupe.          -Jéjé Allin-