Avec un nom pareil, on pourrait croire qu’on va parler ici d’électricité, de connectique même si c’est vrai que le groupe vient du Connecticut (désolé je me devais de la placer) et d’autres joyeusetés mais il n’en est rien. Je vous rassure, même si j’avoue que Cable (prononcé à l’américaine « Quaybole ») a un gros côté survolté, pas besoin de ressortir vos vieux cours de technologie de 3èmes. Nous allons plutôt discuter ici d’un distille d’influence Noise, Stoner, Postcore et Sludge un peu catchy des USA. Une sacré tambouille me direz vous ! En tout cas, le groupe composé de 5 gaillards m’a suffisamment surpris pour que je jette une oreille sur ce nouveau skeud fraîchement sorti… une découverte pour moi, puisque Cable m’était complètement inconnus ces derniers mois, même si cela fait quelques temps déjà que la bande bourlingue (en comptant une pause de 3 ans malgré tout).
Cette fois ci, « The Failed Convicted » sort et tire un peu son épingle dans la mesure où il insuffle une certaines bouffée d’air frais via un certains renouveau et notre ami « Jim ».
Jim c’est un peu le héros de cet album, incarné avec brio par le chanteur à la voix torturé Peter Farris. On suit l’histoire de ce petit gars et ses déboires au fil de son road-trip et des tracks (13 au total), jusqu’à la conclusion sur l’ultime chanson. Le concept est sympa, pour peu qu’on soit familier à la langue de Shakespeare: les paroles ayant naturellement une place très importante. On pourrait craindre néanmoins le pire avec cette prise de risque, mais le résultat est une réussite d’autant plus que le groupe ne se contente pas de rester dans ses acquis. Là où certains seraient plutôt frileux, Cable tente des choses tout en prenant soin de garder une certaine cohérence de l’ensemble.
Que ce soit avec la noise façon Doppler ( »The Smashing Machine « ), le Stoner Catchy avec la courte » Failure Coming Down « , ou la musique de Cowboy (!) sur « Sleep Produces Monsters « ; sur tous les points ces influences transpirent à petite échelle…. Qu’on soit bien clair, ce n’est ni du Unsane ou du Torche mais c’est suffisamment rafraichissant pour que ça soit appréciable et original. Par exemple, on pourra entendre des relents post-core à la Isis sur l’excellente « Palm Sunday » ou encore sur l’atmosphérique » Welcome to Dickinson » avec un style de base de l’album pourtant très sludge et rageur!
Le chanteur est l’un des acteurs de cette réussite. Même si la voix peut paraitre parfois trop éraillée, Peter Farris démontre une certaines polyvalence (bien aidé par ses comparses). Tantôt torturé ( » Be the wolf « ), tantôt clair ( » Running Out Roads of To Ride « ) voir carrément pop (!) sur » Outside Abilene « . On ressent tous les changements d’humeur de Jim: la joie, la colère ou encore la tristesse avec un final épique ( »The Failed Convicted « ) carrément excellent en guise de conclusion (Clint Eastwood n’est pas loin!). D’un point de vue purement musicale, on pourra noter l’ajout de quelques notes de piano pour l’introduction (sur » Jim’s Dream « ) ainsi que d’un long sample oppressant sur » Outside Abilene « . De quoi rajouter des cordes à l’arc de Cable…
Une bonne découverte donc, en espérant que le groupe continue à creuser encore et encore vers cette direction. Pour le coup, on ne pourra peut être que regretter un batteur un peu trop conventionnel, même si je n’aime pas avancer ce genre de propos. Les riffs sont en tout cas sympathiques, avec une guitare désaccordée qui est de mise. De quoi donner envie de partir en road trip en compagnie de Jim. Assurément !
Monsieur J
3.7/5
Genre: Sludge/Stoner/Noise/Post-core
A écouter: dans une cadillac.
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