mercredi 30 décembre 2009

// BABES IN TOYLAND - Fontanelle


BABES IN THE TOYLAND - Fontanelle
sorti en 1992 chez Reprise Records

Alors ca c’est comme à la guerre ! Je m’explique: en général, il est plus difficile d’introduire la violence chez une femme, mais une fois qu’elle l’a bien assimilée, ça peut devenir une sacrée machine à tuer.
Eh bien dans le rock, le principe est le même ! Une fois que la gonzesse a pigée qu’il faut se lâcher et vomir ses tripes; elle le fait 2 fois mieux qu’un mec !
Les 3 nanas de Babes In Toyland l’ont bien compris et sérieux, elles envoient sec et donnent de la leçon à pas mal de paires de couilles, notamment avec ce Fontanelle, une pure folie Punk-Garage sortie en 1992, en pleine déferlante du mouvement Grunge.
De plus, ce groupe représente une bonne alternative pour ceux qui comme moi ne supporteraient pas Miss Courtney Love, et le skeud s’ouvre justement sur « Bruise Violet »; une attaque sans ménagement contre la veuve de Kurt Cobain. De quoi bien annoncer les hostilités !
Cet album, produit en collaboration avec Lee Ranaldo de Sonic Youth, mélange agressivité des textes, puissance rageuse des guitares bavant de super riffs à partir 2 ou 3 accords (à la méthode Nirvana), et une basse ronde s’accordant avec un barbare martèlement des fûts.
Mais Kat Bjelland et sa bande savent aussi concilier malicieusement des moments moins énervés qui serpentent dans toute cette fureur car l’on peut y déceler de la ballade pop ( « Won’t Tell » ), du désertique ( « Magick Flute » où la batteuse Lori Barbero s‘empare du micro), du folk Led Zeppelinesque ( « Quiet Room » ), et de sombres complaintes ( « Spun » et le superbe « Gone » noyé entre cris et vaisselle cassée…).
Très franchement, ça vaut le coup d’y jeter une oreille parce qu’il y a de la qualité chez ces 3 Riot Girls de Minneapolis qui ont très bien su comment se réchauffer durant les longs hivers rigoureux du Minnesota.
La Floche 4/5 Genre: Punk / Garage / Grunge A écouter: De « Bruise Violet » jusqu’à… « Gone » !

mardi 29 décembre 2009

// IGGY AND THE STOOGES - Raw Power


IGGY AND THE STOOGES - Raw Power
sorti en 1973 chez CBS

Putain de merde ! C’était en 1973 que Raw Power sortait, et y’avait aucun artifices, rien de superficiel ! Tout était dans les tripes, dans la hargne, dans l’envie d’en foutre plein la gueule.
Les Stooges; c’était choquant, subversif, violent de par la musique mais aussi les paroles, le chant, le son, l’attitude…Bref, tout ces éléments étaient captés en près d’une demi-heure dans cet album, et c’est ça qui est bon.
On attend toujours de se prendre le même boulet de fonte dans la tronche de nos jours…en vain.
Raw Power est du pur Punk Garage direct et rageur qui donne envie de retourner le bordel, de mettre la ville à feu et à sang. La force, la rythmique et la mélodie ne font qu’un dans un son chaud, crade et tranchant. Les guitares sont agressives, brûlées à vifs, et le charismatique Iggy Pop est en grande forme. Il gueule son excentricité à la face du monde, se mutile la voix, et impose sa présence à l’image de la pochette.
Search And Destroy est un hymne majeur et libérateur qui impose la vision d’entrée de jeu. Le genre de slogan qui devrait être gravé sur les banderoles des manifestations aujourd’hui en France, au lieu de nous gavé sans arrêt du putain de rêve d’un autre monde de Téléphone.
Gimme Danger avance une superbe ballade meurtrière à grands renforts d’accords Blues-Folk.
Les cordes vocales de l’Iguane sont d’une force impressionnantes sur Your Pretty Face Is Going To Hell (initialement intitulé Hard To Beat ), ce genre de brûlot peut nous inciter à des actes de bravoure héroïque comme battre un bleu à mort avant de le foutre à poil pour le rouler dans du verre pilé.
Ensuite la fureur se pose un peu le temps d’un Penetretion qui n’a rien à cacher; allusion au sexe sur fond toujours aussi rock’n’roll et quelques petites touches d’orgue lumineuses.
Vient ensuite l’éponyme et énergique Raw Power, avec son riff doublée d’une note de piano à répétition et I Need Somebody, ou Iggy horrifie pour notre plaisir cette ballade au tempo saccadé, ponctuées de chutes d’arpèges folk qui donnent le frisson.
Pour Shake Appeal, imaginez un Elvis enragé en pleine montée d’ecsta subissant l’épilepsie d’un Ian Curtis...
Et ce Death Trip, qui ponctue à merveille ce chef d’œuvre intemporel de rock’ n’roll cradingue, sexuel et provoquant.
En tout cas si vous avez un coup dans le moral; un petit Stooges comme Raw Power accompagné d’une petite flasque et un paquet de clopes peut vous retaper comme il faut !


5/5

Genre: Garage/ Punk / Rock
A écouter: Du début à la fin !

lundi 28 décembre 2009

// KARMA TO BURN - Live Report au Grillen, Colmar (29/11/09)


Bien que ce fût un dimanche soir, la salle alsacienne du Grillen s’est plutôt bien remplie pour accueillir Karma To Burn.
Après deux très bonnes premières parties de Jack And The Bearded Fishermen et Hangman’s Chair, le trio instrumental de Virginie Occidentale s’installe tranquillement sur scène, l’air de rien, la banane au visage, et si il y a bien quelque chose qui marque chez Karma To Burn, c’est bien cette simplicité qui fait plaisir à voir. Aucun artifices ici, le guitariste Will Mecum, le bassiste Rich Mullins et le batteur Rob Oswald ne se prennent pas la tête et balancent leur stoner des Appalaches en commençant par un « Eight » plus lent que sur CD mais dégageant une puissance et un groove qui met tout le monde d’accord.
Le groupe enchaîne donc les pépites issues de leurs albums sortis de 1997 à 2001, « Thirty Eight » ; « Thirty Four » ; « Thirty Six » ;…ainsi que le fulgurant « Thirty Nine » qui m’a soulever les tripes tellement je l’attendais comme un dingue. Ces chansons, il faut tout de même le préciser, étaient bien en avance sur leur temps, car faire du Stoner-rock instrumental à une période où Kyuss s’est arrêté, et où la jeunesse s’enrôle dans un mouvement néo-métal incarnés par Limp Bizkshit et Linkin Park, relève d’un courage sans précédent.
Le superbe « Nineteen » est coupé net dans son élan par un petit pétage de corde, mais pourquoi s'énerver ? On se fend la gueule, on applaudit chaleureusement le temps de changer ça et le concert repart de plus belle.
Les morceaux du premier album éponyme où apparaissait le chant de Jason Jarosz, ne sont pas délaissés par le trio, qui nous sert par exemple le sublime « Patty Hearst’s Closet Mantra » mêlant fureur sonore et passages d’accalmie, et également « Ma Petite Mort » en guise de rappel.
Bref, un show qui remet les choses en place niveau musique comme sur le plan de l’attitude, on ressort du Grillen comblés avec pas mal de goodies de ce Réunion Tour.


La Floche

mardi 22 décembre 2009

// Double Chro : KYLESA - Static Tensions



KYLESA - Static Tensions
sorti le 11 mars 2009 chez Prosthetic Records
A été album du moment

Extirpé tout droit des marécages sudistes américains, Static Tensions dévaste tout sur son passage. Les 5 géorgiens se livrent à fond sur un metal / sludge lourd violent et rageur tout en nuançant sa force à l’aide d’un psychédélisme travaillé (« Running Red » influencé par OM, Pink Floyd) et mélodique (« To Walk Alone »). Le line-up du groupe, équipé de 2 batteries, permet à celles-ci de s’exprimer pleinement en s’affrontant dynamiquement tout en prenant soin de ne pas dérouter l’auditeur (« Scapegoat » ; « Unknown Awareness »). Les guitares crachent des riffs lourds bien stoner et des jeux de tappings habiles. Le quintette de Savannah ne se refuse rien et explore toutes ses facettes.

La charismatique Laura Pleasant oscille entre un chant hurlé et profond (en atteste l’excellent « Only One ») mais aussi plus psalmodique en réponse à la voix hargneuse de son compère guitariste Phillip Cope (« Perception »). Celui-ci s’est d’ailleurs occupé de mettre en boite le son et d’y incorporer quelques samples que l’on peut distinguer au début de certains morceaux (« Nature’s Predators » ; « Said And Done »). Les prises des 2 batteries et des guitares sont bien équilibrées et on peut etre surpris de voir que chaque instrument est mis en valeur dans un tout bien cohérent.

Il n’y a donc aucune déception dans ce skeud, Kylesa accouche de 10 brulots monstrueux, reflétés par un sublime artwork signé John Baizley du groupe Baroness. On tient ici quelque chose d’incontournable, que l’on peut considérer sans crainte comme (pour l’instant) l’un des meilleurs disques de l’année 2009.

La Floche

5/5


A écouter :
Scapegoat ; Unknow Awareness ; Said and Done ; Running Red ; Only One ; Perception ; To Walk Alone.

Kylesa nous avait livré quelques méfaits au cours de ces dernières années avec des CDS qui lorgnaient plus vers le Métal/Stoner et qui laissaient entrevoir un potentiel certains. Les riffs étaient violent, lourd et soutenus par un chant rageur au possible… Une jolie mixture qui avait attirée une certaines sympathie de notre part, le groupe ne demandant en effet qu’à exploser à la face du monde.

Avec son nouvel opus nommé Static Tension, Kylesa franchit désormais un pallier en forme de bon tronc d’arbre et nous assène d’une bonne baffe dans la gueule par la même occasion. C’est simple, les compositions s’enchaînent de manière cohérente avec une maturité surprenante et ce dès la première écoute. Les deux batteurs étant le fil conducteur du shmilblick, ils assurent une rythmique solide et compact. Il n’y a qu’à s’en conjurer en écoutant la première chanson ( »Scapegoat ») et sa courte intro excellente… La tornade Kylesa s’installe et ne veut plus quitter la chaîne hifi.

L’ambiance marécageuse imprègne dorénavant fortement la musique du quintette ( »Nature’s Predator » et ses riffs cradingues), à la manière parfois d’un Capricorns, donnant un peu plus de personnalité à ce groupe qui en a à revendre. La recette en soit est toujours la même, les riffs sont toujours aussi lourd, violent et s’enchaînent comme sur le très ‘tubesque’ « Unknown and Awarness » (une des perles de l’album) ainsi que sur le hargneux » Said and done » et ses hurlements déchirants… Un Phillipe Cope des cavernes et la terrible Laura Pleasant (sorte de frontwoman doté d’une grosse paire de couilles) s’interchangent les parties chantées avec une rage inavouable, dotant les compositions d’un chant de grande qualité.

Les compositions sont globalement plus travaillées, plus maitrisées, plus « tout »; et la petite bande s’est même permis d’explorer de nouvelles facettes. La géniale « Running Red » en est le parfaite exemple, avec un côté psychédélique beaucoup plus marqué. Une preuve que le groupe sait aussi se faire orignal… Un groupe qui ne se refuse vraiment rien. Pas même non plus quelques samples, placés ici et là subtilement sans manière pompeuse ( »Perception ») donnant un atout en plus aux compositions… C’est carrément du bon travail et nos gaillard auraient de toute façon bien tort de se priver! Ils ont désormais tout l’avenir devant eux avec un Line Up pour l’instant relativement stable. Il n’y a désormais plus qu’à espérer l’album de la confirmation pour qualifier vraiment Kylesa de « valeurs sûre »… Reste que Static Tension est sûrement l’une de ces grosses surprises de l’année 2009. Jouissif.

Monsieur J

5/5

A écouter: Tout, il le faut.
Genre: Métal/Stoner/Sludge

// KARMA TO BURN - Almost Heathen



KARMA TO BURN - Almost Heathen
sorti le 07 août 2001 chez Spitfire

« Allez viens rentre et medégueulasse pas tout avec tes bottes pue-la-poussière! Je t’offre un verre… mais attention un coktail maison pas un truc de pédé sortie tout droit d’une usine Coca Cola. Une bonne bière offerte par tonton Jay, pis tiens comme je suis sympa j’te met un CD des Karma to Burn. Quoi tu connais pas? C’est pour ça que tu recrache tout? Hum… ça c’est sûrement parce que c’est d’la pisse d’âne… ou alors ptête que t’apprécie Almost Heathen? Je sais… ‘parait que ça fait ça à tout le monde la première fois. En faites je crois que ça me l’a fait aussi.»

Désolé d’avoir emprunté mon style de Texan pour l’occasion mais ne m’en voulez pas, aujourd’hui c’est de rigeur: nous n’allons pas parler de variété française ou d’obscure disque des BB Brunes mais bien de gros stoner qui tâche. Sachez avant toute chose que j’ai pas mal hésité avant de choisir un album des Karma To Burn à chroniquer, puisque chaque skeud a son histoire bien à lui (et ses chansons cultes cela va de soit). Enfin le groupe en lui même a du vécu: des vrais baroudeurs texans à qui on aurait foutu des bonnes bûches dans les roues de leurs Harley…. on va pas revenir là dessus, en 2001 Almost Heathen sort, Roadrunner Records la grande écurie du Métal qui signe tout sur son passage a lâché le groupe depuis belle lurette. Aucun intérêt pour un si grand Label de gardé un groupe de stoner instrumental: l’enjeu financier frisant le zéro absolu… Un peu dans la dèche trio allergique aux chanteur va pouvoir se lâcher complètement et en profiter pour sortir son troisième albums sur un label indépendant. Résultat? Une bonne baffe dans la gueule malheureusement passé complètement inaperçue à l’époque des Deftones et autres joyeux lurons.

Dès la première chanson (Nineteen) l’objectif avoué est vraiment de nous rentrer dedans en pleine face avec des gros riffs brut de décoffrage (thirty five). Pour les amateurs de math Rock ou autre Rock Prog ne vous attendez pas à un trip ultra complexe. J’ai souvent qualifié le groupe de « riffeur » : on a la ferme impression que le groupe nous assène de rythmique excellente (Firthy Nine, Thirty Four) aidé par des structures sans prise de tête (qui sont parfois un peu les même). J’avoue, j’aime aussi m’endormir en écoutant les douces musiques nacrés de Mogwai, mais faut avouer que Karma to Burn n’y va pas par 4 chemins et en bon routier que nous sommes ,c’est vrai que parfois ça fait du bien. Je dirais même que ça défoule, avec un niveau d’excellence maintenu tout au long du disque. Exit les 2 « tubes » du précédent album et puis c’est tout. Chaque morceau de Almost Heathen vaux le coup d’oreille (si je puis dire), à part peut-être une ou deux musiques en déça des autres (Thirty Eight, Thirty Tree) : l’ensemble en devient assez compact et même étouffant. On sent les influences rock n’roll pue-la-sueur et les sonorités à la Kyuss venu tout droit du désert. En faites, on se croirait en pleine sécheresse au milieu des scorpions. Ne me demandez pas pourquoi mais ça m’inspire carrément ça surtout dans Five ou dans Thirty Seven où on est carrément en train de chasser le fénec avec une carabine (Oui, je l’avoue, mon esprit est tourmenté). Il faut attendre la dernière chanson (Forty), et son riff de basse bluesly pour se reposer un peu les oreilles. La chanson est lente et conclut l’album d’une bien belle manière.

Après plusieurs écoutes tout en taillant la bavette avec des internautes, c’est vrai que l’album peut paraitre peut-être répétitif quand on l’écoute d’une traite mais faut bien se dire que c’est le style qui veut ça. Enfin surtout le style Karma to Burn, fortement reconnaissable à 100 miles: le stoner instru par excellence qui a franchement défriché le genre et posé les bases. Un très bon groupe donc, pourtant un peu méconnu dans l’hexagone. Allez tiens, et vu que je suis sympa je vous annonce la nouvelle pour peu que certains ici vivent dans une grotte (ou ptête tout simplement que vous vous en foutez). On l’a apprit il y a quelques mois mais toute la bande à bono remonte le truc pour de bon, ils sont en tournée européenne… Avis aux amateurs! Pour la petite histoire, l’artwork n’est en faites qu’une obscure étiquette d’absinthe Suisse. Quelque chose me dit que ce n’est pas par hasard.

4.99/5

Monsieur J

A écouter:
Five, Thirty Four, Thirty Nine, Thirty five et Nineteen.
Genre: Stoner instrumental

// Chro Découverte : SEVEN OF NINE - Prémisse d'un règne scalpel



SEVEN OF NINE - Prémisses d'un règne scalpel
sorti en 2009 via autoprod
Chronique découverte

Ce que j’aime dans la ville de Besançon, c’est cette capacité qu’elle a à nous livrer chaque année son lot de nouveaux groupes très bon : Aside From A Day, Slide On Venus, Generic,Stellardrive, My Dog Ate My Homework, Billy The Kill et je pourrai encore en citer plein d’autres…une sorte de fourmillement créatif paumée en pleine Franche-Comté. Ces gars là vont tous chez le même dealer : « Le bastion » , sorte d’infrastructure avec des locaux de répète et des formations MAO de qualité. Une bonne raison pour en parler dans des futures chroniques ne vous inquiétez pas…mais pour l’instant attardons nous sur les vilains Seven of Nine, groupe très prometteur de cette riche scène bisontine.
« Prémisse d’un règne scalpel« , encore un nom d’album pour écorché vif . Reste que ça colle parfaitement avec l’univers de Seven Of Nine: mélancolique, froid, planant et rentre dedans. Glauque aussi avec la première musique ( »Time Is Near« ) et son riff de basse poisseux: une sorte de montée en puissance avec une fin à la « Torche » (Peut être le chant « aérien » qui me fait dire ça). Le genre de très bonne entrée en matière qui définit bien la musique du trio. Chaque instruments tient une place importante avec un bassiste habile et un batteur aux roulements de mammouth ( »Obscene« ). La voix se veut plaintive et légèrement en retrait; planante pour aussitôt décoller et réatterir. Les riffs de guitares se font parfois dissonant, mélancolique (A black Tumor in the shade) et le groupe ne se refuse pas non plus un petit sample sur « Time is Near« .
« Planant » un mot qui revient souvent, le noisy « Obscene » en est le meilleur exemple avec son riff aérien excellent qui pourrait ressembler à une expérimentation à la Ministry (sur l’album Psalm 69). Mais le groupe sait aussi envoyer du lourd, on pourrait parler de Necrogenese, chanson plus rock/noise et son petit côté « Tool » avec les bonnes rythmiques qui vont avec; mais aussi de Smoksha sorte de musique excellente quasi instrumentale aux influences post rock/post core avec un gros melting pot de Pelican, Torche, Isis… ll n’y a que Bleack Sessions, peut être qui peut paraitre en déça des autres après écoute de l’EP.
Bien sûr, il faut mettre ça à une échelle de la Chronique Découverte. Le groupe doit encore peut être prendre un peu d’assurance, et « creuser » peut être encore un peu le truc (même si j’aime pas avancer ce genre de connerie). Reste que le groupe a (comme je l’ai dis) un fort potentiel, et que l’univers est quand à lui bien présent. Souhaitons une bonne continuation au groupe, en attente peut être d’un album. Écorché vif.
3.5/5

Monsieur J

Genre:
Noise Rock Atmosphérique
A écouter: Time is near, Obscene

// CABLE - The Failed Convict


CABLE - The failed convict
sorti en 2009 chez The End Records

Avec un nom pareil, on pourrait croire qu’on va parler ici d’électricité, de connectique même si c’est vrai que le groupe vient du Connecticut (désolé je me devais de la placer) et d’autres joyeusetés mais il n’en est rien. Je vous rassure, même si j’avoue que Cable (prononcé à l’américaine « Quaybole ») a un gros côté survolté, pas besoin de ressortir vos vieux cours de technologie de 3èmes. Nous allons plutôt discuter ici d’un distille d’influence Noise, Stoner, Postcore et Sludge un peu catchy des USA. Une sacré tambouille me direz vous ! En tout cas, le groupe composé de 5 gaillards m’a suffisamment surpris pour que je jette une oreille sur ce nouveau skeud fraîchement sorti… une découverte pour moi, puisque Cable m’était complètement inconnus ces derniers mois, même si cela fait quelques temps déjà que la bande bourlingue (en comptant une pause de 3 ans malgré tout).
Cette fois ci, « The Failed Convicted » sort et tire un peu son épingle dans la mesure où il insuffle une certaines bouffée d’air frais via un certains renouveau et notre ami « Jim ».

Jim c’est un peu le héros de cet album, incarné avec brio par le chanteur à la voix torturé Peter Farris. On suit l’histoire de ce petit gars et ses déboires au fil de son road-trip et des tracks (13 au total), jusqu’à la conclusion sur l’ultime chanson. Le concept est sympa, pour peu qu’on soit familier à la langue de Shakespeare: les paroles ayant naturellement une place très importante. On pourrait craindre néanmoins le pire avec cette prise de risque, mais le résultat est une réussite d’autant plus que le groupe ne se contente pas de rester dans ses acquis. Là où certains seraient plutôt frileux, Cable tente des choses tout en prenant soin de garder une certaine cohérence de l’ensemble.
Que ce soit avec la noise façon Doppler ( »The Smashing Machine « ), le Stoner Catchy avec la courte » Failure Coming Down « , ou la musique de Cowboy (!) sur « Sleep Produces Monsters « ; sur tous les points ces influences transpirent à petite échelle…. Qu’on soit bien clair, ce n’est ni du Unsane ou du Torche mais c’est suffisamment rafraichissant pour que ça soit appréciable et original. Par exemple, on pourra entendre des relents post-core à la Isis sur l’excellente « Palm Sunday » ou encore sur l’atmosphérique » Welcome to Dickinson » avec un style de base de l’album pourtant très sludge et rageur!

Le chanteur est l’un des acteurs de cette réussite. Même si la voix peut paraitre parfois trop éraillée, Peter Farris démontre une certaines polyvalence (bien aidé par ses comparses). Tantôt torturé ( » Be the wolf « ), tantôt clair ( » Running Out Roads of To Ride « ) voir carrément pop (!) sur » Outside Abilene « . On ressent tous les changements d’humeur de Jim: la joie, la colère ou encore la tristesse avec un final épique ( »The Failed Convicted « ) carrément excellent en guise de conclusion (Clint Eastwood n’est pas loin!). D’un point de vue purement musicale, on pourra noter l’ajout de quelques notes de piano pour l’introduction (sur » Jim’s Dream « ) ainsi que d’un long sample oppressant sur » Outside Abilene « . De quoi rajouter des cordes à l’arc de Cable…
Une bonne découverte donc, en espérant que le groupe continue à creuser encore et encore vers cette direction. Pour le coup, on ne pourra peut être que regretter un batteur un peu trop conventionnel, même si je n’aime pas avancer ce genre de propos. Les riffs sont en tout cas sympathiques, avec une guitare désaccordée qui est de mise. De quoi donner envie de partir en road trip en compagnie de Jim. Assurément !

Monsieur J

3.7/5
Genre: Sludge/Stoner/Noise/Post-core
A écouter: dans une cadillac.
Myspace

// METALLICA - Death Magnetic


METALLICA - Death Magnetic
sorti en 2008 chez Warner Bros

Ah Death Magnetic5 ans…5 ans qu’on l’attendait après un opus au doux nom de St Anger très contestable, et un documentaire nommé Some Kind the Monster (néanmoins très interessant) qui présente les membres du groupes au bord de la rupture… on était en droit de craindre le pire.
St Anger a en effet dérouté pas mal de fan: Son de caisse clair sorti du garage du voisin, envolé lyrique de James Hetfield franchement dispensable, solo inexistant (un blasphème pour tout fan de Metalloche qui se respecte !) et des riffs qui sonnent le néo à plein nez. Le tout aurait pu donné un résultat original et destructeur, mais non rien n’y fait, on ne reconnait pas les papys du Metal (même si c’est vrai qu’on ne pourra pas leur reproché de ne pas avoir évolué avec leur temps). Une sorte d’album de la remise en question donc, avec une cure de désintox à la clef pour James Hetfield et pour le meilleur une embauche du très bon Rob Trujillo à la basse. Les mets vont pouvoir se mettre au travail.
La suite vous la connaissez Death Magnetic sort, il est là tout chaud entre mes mains et on peut le trouver dans tous les bons magasins de pâtés pour ceux qui ne se seraient pas décidé. C’est donc avec un certains scepticisme qu’on met « play », on y attend pas grand chose, mais un petit quelque chose quand même. Je suis pas vraiment fan, mais après des albums culte comme Master of Puppet on est endroit d’attendre le meilleur. Pour ne pas faire durer le suspense façon mauvaise série B je le dis tout de suite: l’album est une excellente surprise. Première chanson pour s’en convaincre (That Was Just Your Life) exit le très contester Bob rock à la prod, bonjour Monsieur Rick Rubin et ça s’entend. Bon son, gros riff, chant saccadé viscéral, une sorte de maillon faible entre Ride The Lighting et le Black Album. La chanson en elle même est pas mauvaise. On a même le plaisir d’entendre un solo de Monsieur Hammet, ça faisait longtemps! Un bonhomme qu’on entendra même beaucoup au fil de l’album: sur le papier ça le fait … enfin je le dis d’avance juste sur le papier. En effet le Monsieur nous a habituer à franchement mieu: wha abusive, solis brouillon qui n’en finit pas. S’y cache seulement une ou deux pépites de solo là dedans mais c’est tout. Bon on va pas cracher dans la soupe, vu que ça fait plaisir quand même. Depuis le temps qu’on en réclamait…
Pendant l’écoute trois ziks sortent du lot. On commence par le tube/single du groupe, The Day That Never Come. Très proche au niveau de la structure de « One », c’est une sorte de ballade qui finit par un final explosif franchement très appréciable. Il y a un petit côté de l’album St Anger là dedans, certains diront que c’est du vus et revus ( et donc bien plat) moi j’aime bien. Mais on passe direct à ma préféré avec All Nightmare long: tout droit sorti du ventre de Slayer avec une intro dantesque et des riffs excellent. Le chant est très bon lui aussi, James Hetfield s’arrachant les tripes sur le Refrain qui est, il faut le dire, une sorte d’hymne au Headbang. Certains diront qu’elle ressemble un peu à The Judas Kiss, chanson tout aussi bonne mais je les met sur le même pied d’estale avec son riff qui sert de refrain destructeur qui je pense est le meilleur de tout l’album avec ce petit côté dark (ah cette fin!) pas vilain du tout. Énorme.
On peut classer (vu que je suis bien parti pour classer) aussi les ziks « juste » bonne, mais « bonne quand même » . On peut parler directement de The End Of The Line et Broken Beat And Scarred que je mettrais ensemble: les deux se ressemblent en effet pas mal et sont toutes aussi groovy. Une sorte de mélange d’influence de ces dernières années, j’adore mais il manque un petit truc pour qu’elles soit vraiment excellente, elle reste néanmoins très efficace. On peut sentir aussi ce mélange là dans l’instrumentale (Suicide and Redemption), la marque de fabrique des Mets au début de leur carrière. Pour ceux qui s’attendent à du Call Of Chtulu ou Orion, passez vite votre chemin, exit les ambiance à la Lovecraft on a droit à un morceau dans la ligne droite du stoner (genre dont je suis très friand) avec un solo pas mauvais du tout. Le tout s’enchaine très bien, avec des riffs gras pour parsemer le tout. Bien mais pas culte du tout.
J’écoute donc tout ça avec attention, mais mes oreilles ont du mal à tenir le coup 74 minutes pour 10 chansons, vous voyez le tableau d’autant plus que pas mal de passages nous tiennent en haleine…et forcément c’est en arrivant à la fin de l’album que je commence à le ressentir. Certaines musiques s’étirent vraiment en longueur et c’est assez éprouvant donc je n’hésite pas à faire impasse sur certaines chansons (Je suis donc sans pitié?). Dans un premier lieu j’esquive rapidement Unforgiven 3, les deux premiers Unforgiven ne m’avait pas franchement séduit, mais le baroudeur Hetfield avait annoncé du piano et du violon dans celle ci… chose inédite pour un groupe comme Metallica. Je ne suis pas contre cela, ça aurait pu même être une franche réussite… mais non c’est niais ça ne passe pas et c’est juste bon pour MTV. On pourra parler aussi de Cyanide, avec Rob Trujillo qui y tient une place importante, la chanson est moyenne, le début présageait pourtant du lourd (!) mais on a vite l’amère impression d’être mener en bateau et de se faire semer dans une tonne de riffs crapuleux. J’arrive ensuite à la petite dernière de la liste My Apocalypse qui me donne une impression franchement bizarre, comme si le groupe avait voulu s’auto caricaturer au niveau de la structure des morceaux et du chant…Mouais… En résulte quelque chose d’assez marrant, même si certains trouveront la chanson bonne. Fin de L’album, et même après plusieurs réécoute j’en reste pas moins satisfait. Un retour qui présage donc du bon pour la suite, l’album a vraiment pas mal tourné dans mon lecteur. Tout portent à croire que les mets sont de retour, même si les défauts cités ci dessus font parties des ombres au tableau. Il faut bien se dire aussi que le groupe a vieillit, que les vouloir autant en forme que dans les années 90 relève un peu de l’utopie, même si certains veulent l’espérer encore. Pour moi c’est quand même une bonne note, mais peut on noté franchement un album? C’est plus une ordre d’idée pour vous encouragez à l’écouter en ayant en tête malgré tout que le groupe a perdu un peu de sa rage et de son esprit juvénile, vous dire qu’ils ont changés voilà tout. Reste du très bon et du moins bon,ça vaux bien plus en tout cas que Load, Reload et St Anger… mais peut être pas un Master Of Puppet c’est clair.
Monsieur J

4/5
Genre: Trash culte
A écouter: All Nightmare long, The Day That Never Comes, The Judas Kiss

// RUSSIAN CIRCLES - Station



RUSSIAN CIRCLES - Station
sorti en 2008 chez Suicide Squeeze Records

Qui a dit que les power trio (basse/guitare/batterie) n’avaient pas le vent en poupe? Russian Circles met en effet volontairement le chanteur au rang de chômeur pour faire un ensemble uniquement instrumental (avec des musiciens de qualités) qui baigne, pour situer, entre le post-rock et le post-metal . Après écoute on pourra les rapprocher de Pelican, Mogwai ou autres mais Russian Circles peut ressembler parfois plus à un groupe tel que Mastodon (période « Léviathan ») avec des riffs Ultra-efficace. Le tout en est assez comestible et même un peu « différent » des autres pointures . Enfin »différent », pas tellement non plus pour un genre comme le Post Rock/Postcore & co plutôt à la mode chez les puristes là où Isis et Mogwai a déjà fortement défrichés le genre… dans ce cas l’originalité provient en faites de la cohabitation des deux styles avec un album qu’on pourra diviser en deux catégories. Le groupe sait en effet se faire calme mais aussi beaucoup plus nerveux avec une approche très métal. Un tri bien simpliste, mais tellement vrai avec se groupe au fort potentiel.

Un album homogène avec du bon et du moins bon. Il n’y a qu’à entendre « Campaign » qui ouvre l’album, musique dans la pure veine de Mogwai et entendre » Harper Lewis » s’enchainer juste après avec des guitares bien saturés et des gros riff lourd pour s’en convaincre. Les chansons sont sympas, pas transcendante non plus. Bonne malgré tout gràce à une guitare supplanté par une bonne basse et un batteur carrément génial. les breaks de batterie et les contretemps fusent, les rythmes se font originaux et ingénieux à la fois ce qui en fait un des atouts incontestable du groupe!
En faites, il faut attendre la troisième musiques et « Station » (single éponyme du groupe, une de mes préférées je l’avoue) pour vraiment se prendre une baffe dans la gueule grâce à des riffs dévastateur et une fin plus apaisante. C’est froid, beau et métallique à souhait! Pas pour rien que les musiciens on choisit la Russie et le régime Ex-soviétique (source d’inspiration pour de nombreux groupes) en guise de nom et d’artwork.
La musique suivante (Versus) nous repose un peu les oreilles avant la tempête avec « Youngblood » qui est clairement ma chanson préféré. La mélodie d’intro se fait entêtante et une monté va tout en crescendo vers un riff magnifique. Le milieu de la musique redevient plus raisonnable, mais pas franchement pour longtemps, puisque le final lâche les chevaux avec un son clairement heavy. Jouissif!
« Xavii » conclut ensuite l’album de la plus belle des manières, comme il a commencé: dans la droite quiétude de « Campaign« . Avec surement une des musiques les plus mélancoliques du trio, ici pas d’ambiance Dark non non, juste une chanson épuré de tout, une chanson vrai… une chanson très belle dans la pure tradition post rock. Rien à voir avec Versus, qui est beaucoup plus commune.

Tiraillé entre la beauté qui émane de Russian Circles et la puissance, on y trouvera chacun son compte. il ne reste plus qu’à souhaiter au groupe de faire son petit bonhomme de chemin . Le pire serait sombrer dans le presque-anonymat après quelques années de parcours comme c’est le destin de bons nombres de groupes d’aujourd’hui… A part deux chansons ( »Campaign« , « Versus« ) en deçà des autres, on est globalement très enthousiaste à l’écoute. Reste qu’on attend la suite avec impatience et que les dates en France se font attendre!

4.5/5
A écouter:
Station, Xavii, Youngblood et peut être Harper Lewis.
Genre: Post Rock/ Métal

// DOPPLER - Songs To Defy



DOPPLER- Songs to defy
sorti le 18 septembre 2008 sur SKrecords

Ah Doppler… le genre de groupe qu’on affectionne ici! Trois petit gars qui bourlingue à droite et à gauche depuis 1998 dans un registre toujours très Noise (voir Math Rock) avec les structures complexes qui vont avec. Le groupe a toujours fait part en effet d’une grande dextérité sans jamais céder à la facilité. Cette fois ci, après le très bon « Si Nihil Alwid » sorti en 2004, Doppler revient à la charge avec « Songs to Defy »… album de 7 titres pour un total de 40 minutes.
Résultat: la claque… la même claque administrée à chaque concert du trio lyonnais d’où on ne sort jamais indemne. L’album démarre en effet sur les chapeaux de roue avec l’excellent « We Are Not Sick » et son intro samplée: « Sa va saturer, il faut que ça gueule… ». On rentre de suite dans le vif du sujet avec cette guitare tendue, biscornue (propre au groupe) et cette rythmique très enlevée.
Ca bastonne, ça chante furieusement… et ça se relâche un peu avec un passage qui nous rappellerait presque le père Santana (enfin surtout au sujet de la batterie)! Nerf à vif, le groupe joue avec nous avec cette guitare toujours hypnotique et qui transpire d’émotions sur un final épique ( »We Don’t Help« ). Le chant nous rappelle immédiatement les collègues de chez Basement ou Sleepers. Vient ensuite le tubesque et intense « My Third Life Minimum » où la puissante et précise batterie de Yann Coste fait bloc avec la guitare et la basse.
En faites Doppler c’est tout ça: des moments grandioses (le préfinal de « 6 centimètres« ); des breaks déroutant et tout en saccade, des envolées héroïques ( »New Balls« ), de grosses décharges électriques et des relâchements comme sur le tapping de « 6 centimètres« … Vous l’aurez compris, Doppler nous délivre un album très riche et affirme encore un peu plus son style. A classer logiquement parmis les tout meilleurs groupe de « Frenchy Noise ».
Ben

4.5/5
Genre: Noise made in france/Math Rock
A écouter: oui.

lundi 21 décembre 2009

// UNSANE - Blood Run



UNSANE
- Blood Run

sorti en 2005 chez
Relapse Records

Après un break de 2000 à 2004 faisant croire à une séparation, Unsane repart sur les routes et accouche en 2005 d’un nouvel album : Blood Run.

Un nouvel album donc, et qui ne déçoit pas car cet opus témoigne directement et simplement que le groupe n’a rien perdu de sa verve initiale malgré ces 4 années d’absences.
La noise crade et brutale que nos 3 compères new-yorkais ont toujours su craché refait surface avec ce disque et l’efficacité est de mise tout au long de ses 10 morceaux. Efficace, c’est certain, meme si on aurait peut-etre aimé découvrir un coté plus surprenant à cet album, car en dépit que les morceaux soient bons et relèvent du plus pur Unsane, on peut quelque peu regretté le fait que le groupe ne se soit pas tellement donné dans de nouvelles directions. Mais ce manque à gagner sera comblé 2 ans plus tard avec le tonitruant Visqueen…
Unsane opère cependant un bon retour avec ce Blood Run qui n’est pas un chef d’œuvre mais le skeud nous balance une noise urbaine authentique que le trio désire rappeler. Des titres comme « Killing Time » ; « Make Them Prey » ou encore le puissant « D Train » explosent directement à la gueule.
L’artwork bien sanglant démontre la passion que le groupe porte aux films d’horreurs et il aurait été appréciable que Relapse ne vienne pas censuré la pochette de la baignoire par une sombre lame de rasoir…

La Floche

3.5/5
A écouter: Killing Time, Make Them Prey, D Train…
Genre: Noise

// NINE INCH NAILS - Broken



NINE INCH NAILS - Broken
sorti en 1992 chez TVT Records

Sortie le 22 septembre 1992, Broken arrive à un moment où Trent Rezno, cerveau créateur et torturé de Nine Inch Nails, est en proie à de lourdes tensions avec son label TVT Records. Après un premier album sortie en 1989, le frontman souffre en effet des pressions de la part d’une industrie du disque profondément pourrie par le système du showbiz et du marketing, dont la couleur du « Dieu $ » n’est que l’unique motivation.
C’est donc sans donner d’informations à son label, que Reznor entreprend d’enregistrer de nouvelles chansons, par lui-même, de manière « underground ».
Et le résultat obtenu sort sous forme d’un E.P. ; 8 chansons, pour prêt d’une demi-heure d’écoute, où l’essentiel est là :
Beats et samples industriels fracassants, guitares aiguisées et tranchantes délivrant une puissance phénoménale (« Wish » ; « Last ») et envoyant même lorgner vers le Punk avec des refrains accrocheurs (« Gave Up »), ambiance pesante et menaçante à l’aide de courtes plages instrumentales (« Pinion » ; « Help Me I’m In Hell ») qui permettent de calmer la fureur sonore tout en maintenant l’auditeur en apnée.
Reznor crache sa haine contre les dirigeants de TVT, avec pour preuve « Happiness In Slavery » dont le titre est sans équivoque.
La fin du disque met en avant 2 pistes qui sont loin d’affaiblir la fureur de ce brûlot Metal-Indus : il y a d’abord cette reprise d’Adam Ant « (You’re So) Physical », d’une efficacité phénoménale et « Suck » avec ce groove du jeu basse-batterie sur les couplets et l’explosion de rage sur les refrains.
Broken présente donc déjà de sérieux atouts qui contraste avec la techno-pop glacée du précédent opus Pretty Hate Machine sortie 3 ans plus tôt, mais qui prépare le terrain en vue de l’arrivée du cultissime Downward Spiral.


// UNSANE - Visqueen



UNSANE - Visqueen
sorti le 13/03/2007 chez Ipecac
Combien de groupes arrivent à accoucher d’une bombe sonore avec autant d’authencité au bout de 20 années d’existence ? Très peu ou pour ainsi dire, pas beaucoup…Mais Unsane fait partie de ces formations toujours debout malgré les coups difficiles; la mort par overdose du premier batteur Charlie Ondras en 1992, l’agression violente envers Chris Spencer en Autriche en 1998, les changements de line-up,…La démarche reste sincère et le trio new-yorkais semble au meilleur de sa forme, prêt à en découdre avec tout ceux qui s’aventureraient à les catégoriser comme une formation des années 90…

Une Tuerie

Car Visqueen est tout simplement une parfaite tuerie, un disque monumental.Le son, énorme, est capté par Adam Schneider (Cave In, Daughters,…) qui arrive à faire ressortir toute la puissance que dégage le groupe tout en permettant d’en extraire les qualités de chaque instrument sans pour autant rentrer dans une production trop léchée et claquante.
Chris Spencer nous surprend par sa nouvelle façon de chanter ainsi que par l’ajout de saturation sur son SM57… jamais sa voix n’a été aussi agressive et effrayante que depuis cette album (« Line On The Wall »). Ses parties de guitares sont doublées, voir plus, et on apprécie de se reprendre en pleine gueule de bons riffs noise crade à souhait. L’harmonica est même de sortie et se mêle au surpuissant « This Stops At The River »: on sent définitivement les penchants blues torturés et saignés à blanc du trio (« Against The Grain ») Vinnie Signorelli frappe comme un bûcheron sur ses fûts en délivrant un jeu certes simpliste mais jonché de roulements et de contre-temps suivant toujours le tempo (Le bonhomme est d’ailleurs totalement incroyable sur scène).
La basse, lourde, de Dave Curran s’accroche aux tripes et « East Broadway » en est un parfait exemple ; Cette longue instrumentale répétitive clôture l’album au rythme des passages de métros en plein quartier new-yorkais. Le cadre idéal pour une telle musique !
Mais le chef-d’œuvre du disque est incontestablement « Only Pain », qui surprend par un son à la fois assassin et mélodique. Cette chanson dégage une intensité cinglante et prouve que Unsane ne reste pas sur ses acquis.
On peut donc brandir fièrement Visqueen comme la preuve que Unsane n’est pas au point mort artistiquement et ne demeure pas un vulgaire effet de mode ! Demandez à un ado pseudo-métalleux énervé contre ses parents et son prof de maths ce que sont devenues ses idoles ; les méchants Slipknot, Korn ou Marilyn Manson rien qu’au bout de 10 ans…



// MINISTRY - Psalm 69


MINISTRY - Psalm 69
sorti en 1992 chez Warner Music Group

Pour ceux qui voudrais s’aventurer à découvrir le VRAI Métal-Industriel, surtout un conseil important : Eviter de vous procurer cette musique métalo-folklorique d’outre-Rhin que l’on appelle « Rammstein » et procurez vous plus d’authenticité avec ce Psalm 69 de Ministry, idéal pour un premier contact non seulement avec le groupe, mais aussi avec le bon Indus. Puissant, fracassant et oppressant. La bande à Al Jourgensen, délivre une salve furieuse de guitares aux riffs Métal lourds où les rythmes de batterie poussent de façon technoïde les compositions vers le groove bruitiste le plus total. L’ambiance est apocalyptique, Ministry passe au crible la société Américaine, et y déstructure cette aliénation maladive que leur pays possède à lécher le cul du bon Dieu, à flairer l’odeur du dollar, à gober la manipulation des grands médias, ou à adopter des valeurs puritaines prônant la moralité, mais exerçant l‘immoralité…
Georges Bush père et ses « A New World Order », surgissent au beau milieu d’autres cris, sirènes, discours bibliques, bruits d’usines,…et accompagnent les violentes sonorités balancées par le groupe. « Just one fix » pour les junkies en pleine dégradation, « Jesus Built My Hotrod » ciblant la décadence de la religion poussé dans un tempo infernal, le sinistre et horrifique « Scare crow » (un chef-d’œuvre de lourdeur morbide) , Psalm 69 où le croisement de messe évangéliste avec des riffs féroces, suivi de « Corrosion » et sa décharge de bordel Indus transcendante. Sans oublier évidemment la voix profonde et écorché de Jourgensen, souillée à grands coups de whiskey dans des émanations d’héroïne. Psalm 69 fait partie des disques indispensables pour tailler un road trip sanglant sous acides où les prêtres évangélistes, les flics, et autres résidus humains seront laissés pour morts au travers de votre chemin. 

…The Way To Succeed And The Way To Suck Eggs…

La Floche


4.7/5
Genre: Métal-Industriel
A écouter: N.W.O. ; Just One Fix ; Hero ; Jesus Built My Hotrod ; Scare crow ;
Psalm 69 ; Corrosion.

// DÄLEK - Live Report au Festival Sonorama, Besançon (09/10/2009)


2h30 du mat’: l’acide est redescendu mais y’a encore un putain de bon vacarme qui résonne dans mes tempes.
Dälek a donné ce soir là une prestation impressionnante de leur hip-hop bruitiste et distordue, en mélangeant les chansons de leur dernier opus Gutter Tactics avec des morceaux plus anciens, mais toujours aussi incisifs. Le duo du New Jersey a imposé un mur du son massif et oppressant, sur le site d’une ancienne usine en friche idéalement taillée pour apprécier ce genre de musique, au pied de la citadelle de Besançon.
Vers 1h30, MC Dälek et The Oktopus débarquent et enchaînent les morceaux sans temps mort: "No Question" ; "Armed with Krylon" ; "Street Diction" ; "Paragraphs Relentless" ; "Eyes To Form Shadows"…C’est la première fois que j’assiste à un concert de hip-hop, mais je suis très honnêtement emballé. Ambiances sombres et prenantes des samples, lourdeurs ahurissantes des beats, et un bon fond de colère dans les flows de MC Dälek. Le tout présenté dans un jeu de lumières aux couleurs du dernier skeud, avec des écrans faisant projeter des vidéos travaillées d’explosions, averses,…
Ce que l’on peut également apprécier à ce concert, c’est que les 2 musiciens de Newark n’attirent pas un public d’adolescents boutonneux venu en scooter avec le pantalon dans les chaussettes, le pull Airness et la banane Lacoste, loin de là. Car Dälek draine un parterre de fans autant issus du Rap que du Rock, mais toujours ouvert aux profondes sonorités explorées par le groupe. Des artistes tels que Mike Patton ou les Young Gods ne devaient d’ailleurs pas être inconnus à une partie du public…
Le set est conclu par l’éponyme "Gutter Tactics" qui achève en beauté ce concert, et me donne envie d’aller fouiller plus loin en arrière dans leur discographie. Du tout bon.

La Floche

// THURSTON MOORE - Trees Outside The Academy



THURSTON MOORE - Trees Outside The Academy
Sorti le 18 septembre 2007 chez Ecstatic Peace

Thurston Moore en solo, ça file tout simplement un peu d’air frais, que ce soit pour le bonhomme en question mais aussi pour l’auditeur. Le grand gaillard de 2 mètres laisse aller son imagination et s’amuse en dehors de Sonic Youth. Des titres rock excellents et travaillés sont parsemés ici et là sur ce disque ("Trees Outside The Academy" , "Wonderful Witches",… ) mais ce qui marque le plus, c’est la beauté et la simplicité des ballades acoustiques qui peuplent cet album ("Honest James", "Silver>Blue", "The Shape Is In A Trance",… ).
Aucune prétention affreuse du genre « Regardez ma sensibilité »; c’est sincère en évitant soigneusement de tomber dans le niais. On se demande d’ailleurs comment il arrive, après autant d’années au service de multiples dissections sonores, à se régénérer de cette façon. La voix est magnifiquement posée et suit à merveille les mélodies gratouillées par le new-yorkais, enrichies par des passages où apparaît le violon de Samara Lubelski, la voix féminine de Christina Carter,…Sans oublier également la participation de Steve Shelley ou encore Jay Mascis, frontman de Dinosaur Jr.
Bref, un album qui mérite un grand interêt, que l’on soit fan de Sonic Youth ou non.

La Floche

3/5
Genre: Echappées acoustiques et Rock « Sonic Youthien »
A écouter: Frozen Gtr. ; The Shape Is In A Trance ; Honest James ; Silver Blue ; Wonderful Witches ; Trees Outside The Academy.

// YEAH YEAH YEAHS - Fever To Tell



YEAH YEAH YEAHS - Fever to Tell
sorti le 29 avril 2003 sur Interscope Records

Fever To Tell est tout simplement 40 minutes d’énergie rock n roll.
Ok, bon y’a rien de réellement innovant là-dedans, mais quand on jette une oreille sur ce premier skeud des Yeah Yeah Yeahs, on se rend vite compte que nos 3 musicos de Brooklyn décharge tout ce qu’il peuvent. La bande se lâchent dans une folie punk-garage où il est difficile de ne pas taper du pied ou de lancer un petit déhanché… ne serait-ce que sur des titres comme « Date With A Night »; « Tick » ou le sulfureux «Black Tongue ». Le groupe est cependant loin d’être dénué d’un sens de la mélodie, ce qui donne aux compositions une bonne facilité d’accès, et n’hésite pas à placer des sonorités électroniques sur quelques morceaux (« Rich » ; « Y Control » ; le lumineux et magnifique « Maps »).
La formation est emmenée par la flamboyante chanteuse Karen O, tigresse scénique où sa voix de gamine insolente ferait qu‘on lui collerait bien une bonne fessée… Ses 2 acolytes, le guitariste Nick Zinner et le batteur Bryan Chase, se contentent à coups de riffs et de rythmes simples qui ne les empêchent pas d’être efficace, et boostent les chansons avec une dynamique et un son surprenant pour un line-up aussi minimaliste.
Il sera d’ailleurs regrettable que d’aussi bonnes sensations ne soient pas retrouver dans les albums suivants. Une fâcheuse tendance que l’on contaste dans cette vague de « Revival rock » new-yorkais du début des années 2000 (Interpol, The Strokes, The Bravery,…) où l’enthousiasme ne brille qu’un temps, et disparaît rapidement.

// NINE INCH NAILS - The Downward Spiral

« La lame s’enfonce tendrement dans la chaire avant de venir buter sur l’os »,
C’est la sensation que procure ce chef d’œuvre de folie indus schizophrénique noir et malsain…Soit on ressort la lame, soit on la laisse par plaisir nous remuer la plaie. Âmes sensibles s’abstenir, le maître Reznor s’était échauffé avec le brutal « Broken« , mais « The Downward Spiral » vient nous extirper le cerveau par les narines.
L’aiguille de Mr Self-Destruct s’insère dans la veine et n’en ressort plus; tout retour sanguin est coupé depuis les poumons pour mieux faire éclater le cœur d’une folie rageuse de guitares incisives. Piggy n’emploie pas la force d’une explosion, mais nous emmène dans une ballade drum’n’bass lugubre et lancinante. Heresy nous montre clairement où Marilyn Manson a puiser l’essentiel de son inspiration; autant sur le plan des paroles que sur le plan son…
Le plan cul, lui, se laisse flairer sur le sulfureux Closer. Ruiner et I Do Not Want This emportent jusqu’à la transe et on ne peut que s‘incliner devant les suites d’univers sonores et bruitistes que nous assène Reznor. On est plongés en apnée dans une ambiance malsaine de haine torturée où la violence (Big Man With A Gun) alterne avec la douce contemplation (A Warm Place). Le rampant Reptile et son sample d’intro tiré du cultissime Massacre A La Tronçonneuse de Tobe Hooper martèle de manière incessante une rythmique purement industrielle à la manière d’un Ministry début 90’. Le sublime Hurt met fin à la descente aux enfers exprimée tout au long du voyage que propose cette album…Un joyau repris quelques années plus tard par le regretté Johnny Cash à la fin de son propre voyage.
The Downward Spiral n’est pas fait pour être agréable et demeure heureusement loin d’être accessible.
Pièce maîtresse de la discographie de Nine Inch Nails et œuvre indus incomparable.