Control est fidèle à l’histoire de Joy Division, et à la vie tragique de Ian Curtis, leader malheureux du groupe de Manchester.
Le réalisateur hollandais Anton Corbijn nous replonge à la fin des années 70, dans cette Angleterre des mines et du Tatchérisme, avec l’aide d’une pléaïde d’acteurs talentueux qui ont mis sur toile l’histoire d’un groupe novateur et dérangeant .
Ce long-métrage biographique est en noir et blanc pour mieux s’adapter à l’époque, et il est quelque part normal qu’il en soit ainsi, car l’univers de Joy Division ne relève moralement et musicalement pas de la joie (il est quand même rare de trouver des artworks du groupe autres qu’en noir et blanc…).
Le scénario a été adapté à partir de nombreux témoignages comme celui de Tony Wilson, mais surtout des mémoires Touching From A Distance écrites en 1995 par la veuve de Ian, Deborah Curtis, qui fût pour l’occasion co-productrice de Control.
Le rôle du chanteur de Joy Division est tenu par Sam Riley, très convaincant à l’écran, tout comme Samantha Morton, jouant Deborah.
Du lycée jusqu’à sa pendaison, cette œuvre permet de mieux se rendre compte du désarroi où s’était enfoncé un Curtis rongé entre sa notoriété artistique, sa liaison extra-conjugale avec Annik, sa santé fragile et sa vie de famille programmée à l’emmerde absolue.
Le film possède également l’atout de présenter soigneusement à peu près les cinq dernières années de la vie du frontman anglais en seulement deux heures, et ce, en passant habilement d’un moment clé à un autre sans dérouter le spectateur par un mauvais décalage temporel.
Les représentations des performances scéniques du groupe sont impressionnantes de justesse, avec notamment cette danse frénétique du papillon crevé de Curtis qui n’a pas été laissée pour compte. Les postures et mimiques des musiciens de l’époque, ont été fidèlement reproduites ce qui permet d’apprécier à leurs justes valeurs des chansons cultes comme Leaders Of Men, Digital, Dead Souls (avec cette crise d’épilepsie soudaine), ou ce Transmission sur le plateau TV de Tony Wilson…
Control se termine sur la note dramatique du suicide de Ian, dont le corps pendu au plafond de sa cuisine est retrouvé avec horreur par Deborah, rentrant quelques heures plus tard. La chanson Atmosphere capte l’intensité du désarroi vécu à ce moment-là par sa femme et l’on assiste au rejet des cendres de son défunt mari dans le ciel de Macclesfield par la cheminée du crématorium.
Un chef-d’œuvre très prenant, pas uniquement réservé aux fans.
Le DVD possède en plus des bonus dont les commentaires du réalisateur et des proches de Joy Division.
La Floche
5/5
Comme dirait tonton Frank, y'a du talent là dessous...
RépondreSupprimerJéjé